Me voici donc à Xi'an, capitale du Shaanxi, mais capitale de la Chine
pendant près de 2000 ans (jusqu'a Charlemagne environs)
Ce fut la capitale de la soie et l'origine de la route du même nom. Pourtant,
depuis l'Ouzbékistan je n'ai plus revu de mûriers…
6,5 millions de Chinois qu'y zhabitent là…
La ville ancienne - seule de Chine à avoir conservé ses 13,5km d'imposantes
murailles d'enceinte - a bien entendu été bétonnée par les promoteurs. Seul,
le quartier musulman y a échappé… tourisme oblige, mais hélas, les ruelles
ne sont qu'étalages de souvenirs pour touristes…
Xi'an étant un incontournable du tourisme chinois, c'est en conséquence une
des villes les plus chères du pays. Ma chance continue car j'y ai malgré tout
déniché un hébergement pour 2 Euros la nuit (j'ose pas dire chambre) dans
un luguan (très) populaire. C'est un gourbi, un grand placard, de 7m2 (mais
avec une vieille télé à… 1 chaîne) C'est à 3km du centre et de la Tour de
la Cloche… La toilette se fait au robinet dans une courette et les sanitaires
(euphémisme) sont traditionnels, c'est à dire sans porte ni cloison. Tu peux
donc y faire la causette avec ton voisin du moment si toutefois il ne lit
pas le journal qui servira à…
A Xi'an, altitude 450m, la chaleur est modérée (28 degrés), mais insupportable
à cause de l'humidité incroyablement élevée. Le soleil n'apparaît pas, masqué
par cette brume récurrente.
J'ai écrit, la ville est bétonnée, mais ici, pas de tour de 30 étages, c'est
une ville moderne avec de nombreux centres commerciaux immenses. Le plus grand,
près de la Tour de la Cloche, abrite sur 7 niveaux desservis par escalators
et ascenseurs ultra modernes tout ce que l'occident, peut offrir de luxe.
La mode française, bien sur, Dior, Cardin, Lancôme, mais aussi les Italiens,
Gucci etc. Toutes les marques mondiales d'électronique, informatique, Hi fi,
vidéo, photos, téléphones portables ( le must, pour les dames - tu peux essayer
si t'as pas encore été à la plage - c'est l'étui téléphone au poignet…) s'exposent
ici et les incontournables Mac Do et KFC ont pignon sur rue…
Et tout ça à des prix à peine moins chers qu'en France… y'a donc des Chinois
qui zont du pognon.
Demain je reprends la route pour une courte étape, jusqu'au Mausolée de l'Empereur Qin… ça te dit rien comme ça ?… Si je dis l'Armée enterrée de l'Empereur Qin, 6 à 7000 soldats, chars et chevaux de terre cuite grandeur nature… un des plus grands sites archéologiques du monde, ça te va mieux ? … Puis dans deux petites semaines, vers le 18 août, je vous donnerai des nouvelles depuis… Beijing
Biz à tous et plus etc.
Gégé
Le pire et le meilleur… à Baoji, la famille qui tient le luguan où j'ai passé
la nuit, m'a offert le gîte… et le repas du soir, puis le lendemain, dans
un restau, mon addition fut payée par les clients de la table voisine, avec
lesquels je n'avais pourtant eu aucune conversation…
Dans la plaine, les villages se succèdent et les gros bourgs sont légions,
repérable à distance malgré la brume, par le flot croissant des zizingche
(bicyclettes) à mesure qu'on s'en approche.
Vélos chargés de légumes, de fruits, de bestioles de toutes sortes, à plumes,
à poils. Je double parfois des vélos dont les sacoches gigotent et couinent…
y'a du p'tit cochon là dedans…
Ni Hao
Galère pour trouver ce Center Internet… pourtant il s'appelle Big Center…
une salle avec plus de 200 machines… et c'est rapide…
Mon séjour à Lanzhou a continué comme il avait commencé, c'est à dire en visites,
bigs restaus et toujours en compagnie de mon ami Kunz. Jamais, je n'ai pu
mettre la main à mon porte-monnaie, même pour aller pisser, il m'empêchait
de payer…
Le matin du départ, il avait tenu à être présent (à 6h du mat) et m'a surchargé
de 6 bouteilles d'eau (dont je n'avais pas besoin) mais que je ne pouvais
refuser.
De Lanzhou à Baoji au long de quelques 400 km, le décor est fabuleux.
Le sud du Gansu est une région montagneuse dont l'altitude s'abaisse vers
l'Est. Je quitte la vallée du Huang He (the Mother River, 33kg de limon au
m3) par un col à 2700m… Bon d'accord, j'ai triché en empruntant (je
l'ai rendu) le tunnel à 2283m. J'ai du mettre Arthur (et moi avec) dans une
camionnette pour franchir ces 3 km interdits aux 2 roues.
Ensuite, la route sinue entre des centaines (sûrement plus) de collines cultivées
en terrasses que parfois même elle escalade…
Il y a donc encore de nombreux cols, chaque fois moins élevés et quelques
tunnels… non éclairés (bonjour le stress)
Si globalement, la campagne chinoise "pue", ici, sur les collines je respire
le délicat et subtil parfum des poivriers, culture dominante dont la cueillette
a commencé.
Un dernier col débouche sur la vallée de la rivière Weil. Le poivrier y est
toujours présent mais les fruits abondent, principalement les pêches (énormes),
poires et pommes.
Plus loin dans la plaine, on trouve raisins et kiwis.
Les cigales sont légions et crissent en chinois...
Depuis Lanzhou, le soleil est à peine visible… masqué par une brume latente,
et, les dernières collines franchies, c'est un brouillard quasi permanent
qui m'accompagne jusqu'à Xi'an. Conséquences, les routes sont humides
et sales, très sales, la boue remplaçant la poussière dans les traversées
de villages et les passages sans bitume...
Grosse galère dans la petite ville de Luomen, il a plu dans la nuit et le
chantier de réfection de la chaussée est un bourbier immonde d'où bus et camions
se tirent avec difficultés… Alors t'imagine le Gégé avec Arthur… Il me faudra
près d'une heure pour franchir les 2 km en poussant et tirant mon attelage
car plus rien ne tourne… Arthur, sa remorque et mes pieds sont dans une gangue
d'argile… Je peste et gueule après l'autochtone que ça fait rigoler… Rares
sont ceux qui m'ont aidé à pousser…. Je vous l'ai dit… ici y'a le pire
et le meilleur. Chance, à la sortie de la ville je trouve un Karcher pour
la toilette d'Arthur et du Gégé.