6 Novembre Le Caire
Salam aleikum, masa el kheir, bonjour à tous,
1 crevaison, 1 rayon, 1 câble de frein, 2 bronchites.
That's all folks, I come back.
Ben oui, tout a une fin et dans quelques jours je serais à la capitale
de la France. Ce ne sera qu'une fin provisoire, le temps de peaufiner le trip
suivant… avec une pointure de plus, mais ce sera une autre histoire.
Donc nous sommes au Caire depuis hier après midi, avec en poche bien
sûr, la photo souvenir aux pieds des Pyramides.
Je vous avais laissé à Assouan, le 22 octobre.
Assouan,
lieu magique et mythique, avec un Nil bleu d'azur que des dizaines de felouques
émaillent de leurs voiles immaculées…
l'Ile aux fleurs, l'Ile Éléphantine et ses villages nubiens
sortis d'un autre âge… ou plutôt restés dans un autre
temps.
J'avais un souvenir grandiose du temple d'Abou Simbel, bien
figé dans ma mémoire, et je voulais le faire partager à
mon équipier… Mauvaise pioche…
Si t'as du felouze, pas de problème, prends l'avion au Caire, à
Louxor ou Assouan (c'est pas trop cher), va à Abou Simbel, visite
les temples l’après midi. Le soir fais-toi le son et lumières
et en prime, offres-toi le lever de soleil le lendemain matin, puis tire
toi, vite, vite… la horde arrive….
J'explique : pour des raisons de sécurité, les touristes voyagent
désormais en convois. Nous avons donc pris un minibus (40 balles)
pour faire près de 600 bornes aller retour. Départ 4h30 du
matin avec une cinquantaine d'autres zautobus (et pas des minis)…
une camionnette de flics devant, une au milieu et une derrière (
je crois que j'ai déjà expliqué)
Arrivée
sur site vers 7h30. Là, près de 2 000 touristes doivent acheter
leur ticket d'entrée (heureusement les groupes les ont déjà)
et à 8 heures passées, tu peux enfin commencer la visite…
enfin commencer à faire la queue pour la visite…
Quand
t'es enfin dans le temple - où les 40 degrés s’accompagnent
de 100% d'humidité recrachée par une foule, qui finalement
n'en a rien à faire de Ramsès, Athor et consort, mais qui
suit bêtement le troupeau - tu regardes ta montre et tu te dis qu'il
faut pas traîner car le chauffeur du bus a dit '"The convoy start
at nine o'clock"… Sans commentaires…
Voila ce que devient le tourisme en Egypte. Car pour qui voyage en groupe
et en bus, c'est cela son quotidien.
Depuis nous avons fait près de mille bornes dans la vallée
du Nil pour remonter vers Le Caire (si on regarde la carte) ou pour descendre
le Nil (si on raisonne géographie)
Bon tu t'en fou, ok.
Et ces 1000 bornes étaient plates, plates de chez plat… Pas
la Brie, pas la Beauce, plate je te dis, comme la Hollande quoi. Mais pas
monotones, beaucoup de monde, beaucoup de clichés sympas, les bœufs
tirant la houe, le bourricot tournant la noria, les marchants ambulants,
les sorties d'écoles avec leurs grappes de gamins perchés
sur des camionnettes pick-up - les cars scolaires si tu préfères
- la canne à sucre, les champs de choux énormes (les choux,
pas les champs)
Parfois,
la route "lèche" le désert et ses collines aux falaises
percées de nécropoles.
Mais ces 1 000 bornes, tu va pas me croire, on les a fait avec une bagnole
de flics aux fesses… pour notre sécurité… à
20 km/h les flics…
Alors bien sûr, y'a eu souvent des mots, des mots forts (je suis un
peu…. soupe au lait) surtout quand on n'a pas pu choisir notre route
entre Assouan et Louxor (retour par la même route qu'à l'aller)
ou lorsque les flics intervinrent pour que, à l'épicerie,
on nous serve en priorité ou encore dans les traversées de
villages embouteillées par les charrettes et les voitures lorsque
les flics mettaient la sirène pour dégager la voie…
alors Gégé y se fâche… on n'est pas là
pour embêter l'autochtone.
Le bouquet, c'est le soir aux étapes, un flic couche à l'hôtel
ou monte la garde… et nous accompagne, flingue à la ceinture
ou fusil à l'épaule, au restau, au bar à thé,
en balade. Ajoutons que lorsqu'on traîne un peu lors des haltes…
ils nous pressent pour repartir… alors là, Gégé
y traîne encore un peu plus…
Et puis les automobilistes sont complètement fous… dépassement
en 3ème position avec ligne continue et véhicules en face.
(Nous voyons 3 accidents graves en 5km) Que font alors nos flics escorteurs
? Ils rigolent… c'est pas leur problème… ils ne s'arrêtent
même pas pour faire la circulation…
Avec du recul, c'est pas dramatique, mais c'est "gonflant" d'autant
plus que c'est bidon, que ça ne sert à rien pour notre sécurité
et que ça n'a pas d'autre but, j'en suis persuadé, que de
maintenir une pression policière sur les populations locales (intégrisme
islamique bien implanté !!!)
A Louxor, nous avons négocié notre retour en vélo avec…
un général de la police touristique (3 étoiles et un
aigle sur les épaulettes) Un vrai chef, avec la télé
dans son bureau, la clim… et le journal sur son sous-main…
Les escortent ne cesseront qu'à 50km du Caire.
A
Louxor nous avons passé 2 jours chez Akhmed, un mec sympa, qui a
un petit campement de 6 paillotes au bord du Nil sur la rive Ouest…
Un paradis dans la verdure et le calme à deux pas de la ville (1million
et demi d'habitants) et à un pas des nécropoles thébaines,
de la vallée des Rois, des Reines, des Nobles… et les soirs,
nous avons causé, tard dans la nuit… Y'avait du thé,
du karkadé et… du chichon.
Il y a 3 jours, nous étions dans l'oasis du Fayum et sur les rives
du lac Quarun, à 41 mètres sous le niveau de la mer, un lac
salé où les pêcheurs partent à la rame.
Au
Fayum, pourtant réputé intégriste, l'accueil a été
chaleureux et un jeune instituteur parlant un français impecable,
a pu nous servir d'interprète auprès de "nos anges gardiens",
lesquels avaient peur de moi paraît-il ( je leur avais demandé
à maintes reprises de nous lâcher les baskets)…
On a fait la paix avant de les quitter puis ont s'est offert, enfin "libre"
un dernier bivouac dans le désert.
Depuis la fin octobre, c'est Ramadan mais ça nous
a posé peu de problème, et c'est une expérience exceptionnelle
que ce Ramadan en Egypte. Le jeûne prend fin à 17h10. Dès
15h, les boutiques commencent à fermer et à 17h10, la vie
s'arrête, du moins en apparence, c'est l'Iftar, le premier repas.
Au
Caire, c'est spectaculaire. A 16h50, il y a des embouteillages monstres
partout ; Les gens rentrent chez eux et on sent une tension forte, un énervement
sensible. Des tables sont dressées sur le bord
des rues pour ceux qui ne peuvent rentrer ou pour les pauvres (c'est le
mois du partage) Puis à 17h10, le vide, le calme… plus une
bagnole, tu traverses les rues sans problème (on a même vu,
cette après midi, un chat traverser tranquillement une grande avenue)
Imagine en 10 minutes le Boulevard Haussmann un soir de Noël qui devient
le Boulevard Haussmann au 15 août à 6h du matin… Deux
heures plus tard, c'est une explosion de vie, les trottoirs sont noirs de
monde et le travail reprend (ils bossent jusqu'à 1h ou 2h du matin)
Aujourd'hui, nous avons visité le vieux Caire Copte, demain nous
visiterons les souks et les Pyramides , avec son et lumières…
on ne se refuse rien.
Puis dimanche soir, go to airport, direction Paris Charles de Gaulle via…
Prague… Czeck AirLine the best price…
Voilou Voila
Biz à tous et plus etc.
Gégé