22 Octobre Assouan

Salam aleikum, masa el kheir, bonjour,

A y est, nous sommes au point sud du voyage, du moins à vélo, car demain, nous poussons nos baskets jusqu'à Abou Simbel, quelques 300 bornes plus au sud, mais ce sera un aller-retour by bus, excursion "tourist", un incontournable pour qui vient dans le Sud.
Revenons là où ce qu'on s'est quitté, à Suez, il y a une dizaine de jours.
Dès les premiers kilomètres le long de la Red Sea, on a embrayé le turbo, plein sud ou presque - manquait une grand voile - car ça poussait fort : Enfin du vent "copain-copain" Nous en avons bien profité.
Ainsi nous avons évité un bivouac qui aurait sans doute été difficile, le vent ayant hurlé toute la nuit au motel de Za'Farana, une sorte de grand "Bagdad café", malmenant les palmes des palmiers et poussant un sable rouge par les interstices des portes et fenêtres, rougissant le carrelage et même la salle de bain.


Les deux étapes suivantes nous conduisent respectivement aux monastères coptes de St Antoine et St Paul, comptant parmi les plus vieux du monde - 4ème, 5ème siècle - car l'Egypte fut copte avant d'être musulmane.
Mais là, l'hébergement du routard de passage n'est plus une tradition, plus même un service. Aussi, les djebels proches, superbes, nous offrirons leur sable, leur calme et leur ciel pour étendre nos duvets, reposer nos corps et satisfaire nos esprits.
Toujours plein pot vers Hurgada et Safaga, 150 bornes dans la journée "tout à droite" sans jamais toucher les poignées de vitesse et douché à l'hôtel dès 15h.
Un vrai bonheur avec en prime en fond d'écran, la mer rouge, bleu profond et turquoise mêlés, les montagnes ocres ou rouges, le désert… et une route de qualité irréprochable.


A Hurgada, too much people… 20km de résidences et hôtels et, au milieu, l'ancienne ville qui, il y a seize ans lors de ma première visite, ne comptait que deux hôtels…
Ca cause très peu français, mais italien, allemand et surtout russe.
Les pétasses venues de l'Est exhibant leur viande en mini short moulant style années soixante dix au nez (et à la barbe) des musulmans.
Spectacle désolant, même si je suis, à mes heures, un vieux lubrique.


Apres Safaga, il nous faut traverser 160 kilomètres de Djebel pour rejoindre la vallée du Nil… Mais le voyage doit se faire en bus et en convoi militairement encadré, c'est désormais la règle pour les étrangers dans toute la moyenne Égypte et même jusqu'a Assouan : « it's for your security… » qu’y disent !
Les palabres avec les autorités, qui nous avaient laissé espoir le soir, verront une fin de non recevoir au matin et nous seront prié de rejoindre la troupe…
Le convoi : 40 à 50 bus encadrés par 3 camionnettes légères de 4 flics chacune dans lesquelles sont chargés nos vélos.
3 h de montagnes magnifiques au lieu de 2 jours de bonheur… frustration.


Nous serons débarqués à Louxor.
Là aussi, too much people, mais du french dominant.
Visite du temple de Karnak - on ne saurait faire moins - immense demeure de pierre pour le plaisir des dieux de l'époque et, sans doute beaucoup plus, pour l'orgueil des Pharaons bâtisseurs…
Nous réservons la visite de la nécropole thébaine pour notre retour.

Nous obtenons du chef suprême de la police touristique de Louxor (2 étoiles et un aigle sur les épaulettes) une autorisation spéciale pour circuler à vélo jusqu'à Assouan et retour (j'ai du rédiger une bafouille en anglais… prodigieux, non ?)
Ainsi le lendemain, nous passons le premier check point avec presque le tapis rouge, sans nous arrêter, sans montrer nos passeports… les instructions avaient bien suivi, peut-être même trop bien, car immédiatement une voiture d'escorte nous a emboîté le train, parfois nous précédant.
Nous aurons même droit à un motard avec gyrophare pendant 40 kilomètres…
A l'étape d'Edfou, nous entrons dans la ville sirène hurlante, pour prendre la priorité sur la noria de calèches emmenant au temple les touristes fraîchement débarqués des bateaux de croisière.
Les flics séjourneront dans notre hôtel, l'un d'eux nous accompagnant même jusqu'au fabuleux Temple d'Horus. Nous arrivons à le semer en début de soirée.
Y zétaient gentils mais, too much is too much…
Deux jours pour rejoindre Assouan ainsi, et un peu d'énervement vers la fin… Nous, on saturait de cette présence permanente et eux trouvaient qu'on traînait un peu trop et avaient hâte de rentrer…
Nous avons croisé un japonais à vélo, qui était en route depuis… dix ans et qui arrivait d'Ethiopie et du Soudan.


Assouan : la chaleur est revenue et nous taquinons à nouveau les 40 degrés… farniente, visite cool, île Éléphantine, île aux fleurs.
Beaucoup de monde aussi et des tarifs à deux vitesses. Les touristes casquent plein pot sans piper, moi je négocie tout : Le thé, la livre de banane, la bouteille d'eau, les restaurants. Depuis deux mois je connais les tarifs, la musique et les partitions… je sais même lire les prix en arabe sur les étiquettes...

Demain, nous tenterons de monter jusqu'aux barrages et au Lac Nasser à vélos (faudra encore causer ferme avec la police) puis, après notre escapade à Abou Simbel, nous commencerons notre remontée vers le Caire.

Voilou, voila,
Biz a tous et plus etc…
Gégé

 

Plein pot, "tout à droite" le long de la Red See vers Hurgada
Désert et montagnes toujours majestueux dès qu'on quitte la côte vers les Monastères
Superbe route vers Deir San Antonio
cliquez pour une visite des Monastères coptes en images
L'unique militaire !!! garant de la sécurité des moines coptes du Monastère Saint Antoine face aux hordes sauvages des musulmans intégristes...
Mon point de vue : soit les intégristes ont déjà été éliminés, soit le gouvernement opte pour l'élimination... des Coptes...
Hurgada : contraste entre le modernisme occidental issu d'un tourisme surexploité et la pauvreté des fellahs ruraux
Hurgada : la dernière mosquée
Hurgada : 20 km d'urbanisme côtier...
Felouque - à vocation désormais majoritairement touristique - sur le Nil à Louxor.
Le temple de Louxor, au coeur de la ville et au bord du fleuve
Temple de Karnak, à 2,5 km du temple de Louxor.
Démesure...
Ce qu'il reste des 2,5 km d'allée bordée de Spinx à tête de bélier reliant les deux temples
Escorte policière... moto et girophare...
" M'sieur, t'y donne bakchich..." Je vous laisse deviner ma réponse...
Escorte policière... souvent derrière...
Escorte policière... parfois devant...
Edfou, le temple d'Horus, le mieux conservé d'Egypte car ensablé durant des millénaires
Dans la vallée, il reste encore quelques norias anciennes muent par des atelages de gamous
Près d'Edfou : Bateaux de croisière ou hôtels flottants....
des gamelles et des bidons...
boutique ambulante... en famille...
Lac Nasser : le port... embarquement possible pour des croisières ou ... pour le Soudan
L'aval du barrage Nasser. En contrebas, le lac du 1er barrage