6 septembre - Aghir (Ile de Djerba)
Bonjour, sabah el kheir
Sacré
clavier, y'en a des trucs là dessus, en latin en arabe, mais, l'accent circonflexe
et autres babioles couramment utilisées ailleurs, je sais pas où c'est
ici. Faudra donc faire avec.
Mon
dernier courriel fut envoyé de Sfax. Je vous annonçais un bivouac plage
pour le soir même. J'ai effectivement bivouaqué "on the beatch". But I
war not alone. Je n'étais pas tout seul. Oh ! Ce n'était pas une invasion
de touristes nordistes rougis par un soleil trop fort, mais de l'autochtone,
de l'indigène, de ceux que les dames elles se baignent tout habillées. Bon,
ça, ce n'est pas gênant, cà m'amuse et après tout y sont chez eux et
vivent selon leurs coutumes et leurs traditions.
Mais précision importante, nous étions samedi soir et quand la nuit
tira son grand rideau noir sur la mer bleue et le sable blanc (là j'exagère,
parce que y'avait pas que du sable, mais bon c'était quand même pas la décharge
publique) les autochtones y sont pas rentrés à la casbha. Y'en à même des
plus jeunes qui sont arrivés la nuit tombée avec des zautomobiles jusque sur
la plage et les zautoradios servirent de chaîne Hifi.
Et ça gueula jusqu'au petit matin de la mauvaise musique rital et autre mauvaise
musique arabo-occidentale. La nuit fut dure, très dure…
Ensuite
je fis étape à Gabès. Je n'ai pas grand chose à dire
sur cet ancien comptoir phénicien, sans médina ni casbha. Même
les 300 000 palmiers qui précède la cité quand on vient
du Nord, ne m'ont pas laissé de souvenir marquant. Peut-être
qu'en arrivant à "cette porte du Grand Sud" j'étais
déjà au-delà...
Puis
ce fut le Djebel, alors là mon copain, enfin le bonheur. Les paysages ne sont
certes pas aussi grandioses que ceux de l'Atlas marocain, mais on trouve là
des sommets tabulaires déchiquetés, des canyons, et le désert dans toute sa
grandeur.
La
chaleur est toujours là (42°, 43°) à Matmata où je suis le seul client
de l'hôtel troglodyte "Les Berbères". L'après midi, histoire de changer d'activité,
je m'offre, sous le cagnard, l'ascension des sommets voisins et je contourne
la ville par les crêtes environnantes. Toujours que du bonheur.
Le
lendemain fut une journée dure : 80 Km de piste cassante, caillouteuse à souhait
avec plus de 1100 m de dénivelé et toujours du vent. Près de 9 heures de selle,
mais je ne regrette rien, car comme dit une petite pétasse de la télé : "C'est
mon choix".
Porte
du Grand Sud, Tataouine où j'arrive en fin de matinée après une étape courte
ponctuée par quelques visites - Ksar Hadada où furent tournés la Guerre des
Etoiles et un autre film américain - puis le Ksar El Ferch où subsistent encore
300 des 500 gorfas qui constituaient cet ensemble fortifié. Je trouve un hôtel
à 3 dinars (2 euros) dont je vous épargnerai les détails de la modicité mais
qui m'offre l'avantage de ne pas être gêné par les touristes. Mais qu'importe
la piaule, puisque de toute façon, dans les hôtels je dors presque toujours
sur la terrasse ; c'est en quelque sorte une "consigne à bagages" et une douche.
Après
Tataouine, ce fut Ben Guerdane, modeste bourgade à 33km de la frontière libyenne.
(Pour les ceux-ce qui ne le savent pas, je n'irai pas chez Kadhafi, pas eu
le visa. Encore une rude journée vent de face et qui plus est, vent de sable.
10 à 12 Km/heure pendant 6 à 7 heures ; mais je décidai cependant d'enchaîner
avec l'étape prévue le lendemain, la chaleur étant plus raisonnable maintenant
que je suis en bord de mer. Je poussai donc jusqu'à Zarzis, 45km le long d'une
lagune qui s'étire à l'horizon par delà une immensité sablonneuse. Coté, gauche,
quelques plantations d'oliviers m'offriront des haltes ombragées.
A Zarzis, je couchai à l'Auberge de Jeunesse fort correcte et bon marché et
là encore, il n'y avait pas foule, j'occupai seul une chambre à 3 lits.
Enfin me voici sur l'île de Djerba, atteinte par les 7 Km de voie romaine
(retapée par les Français jadis) et plus exactement à Aghir, un lieu ou il
n'y a que des hôtels immenses avec des plages privées. Y'a même des Thalassos,
et puis, au milieu de cet ensemble, il y a Sidi Ali.
Un
centre de vacance-camping-bungalow. J'opte pour le bungalow, car je prends
ici une journée de farniente. Si on veut. C'est à dire, entretien du vélo
(sommaire), lessive (pas trop) et correspondance (ce courriel) Je n'ai pas
encore de sentiment acquis sur cette Ile et ses machins de luxe (plus ou moins)
mais, ce qui est sûr, c'est que ce n'est ni Marbella en Espagne, ni même Hammamet.
Il
y a de l'espace, les hôtels même immenses ne sont pas très hauts et ils épousent
une architecture locale, alors ! Le vent est impressionnant, mais surtout
c'est un vent de sable dans une atmosphère humide.T'en
a dans les yeux, dans les oreilles, ça craque sous la dent et ça colle à la
peau mais il paraît que c'est normal, c'est l'automne et ça va continuer.
Peut-être, mais pas pour moi car demain je serai à l'Auberge de Jeunesse
d'Houmt Souk et après demain, I take a plane to Cairo. Mon prochain
courriel partira donc des bords de la Mer Rouge, car c'est le Sinaï qui m'accueillera
en premier.
Bises
à tous etc.…
Gégé